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Deux nuits traversées

« L’étroitesse de la bougie, où la lumière n’est guère plus qu’une parcelle de nos possibilités. » L’écrire ainsi, le dire ainsi, ça n’est pas encore assez sec. La profondeur oblongue des ombres qui frappent le fût de la bougie, comme en la tempête marine les ténèbres frappent le phare, s’agitent, se ramassent, remuent et reviennent tout autour. C’est cette fragilité là qui est lumière dans les soirs où l’obscurité s’épaissit. Il suffit de passer quelques nuits forcées, ainsi, sans lumière électrique, et ne pas avoir le choix, pour comprendre comment et pourquoi les êtres humains restèrent si longtemps mystiques et pudiques. Triompher de la nuit, chaque matin, voilà qui épaissit l’âme, qui la leste et lui donne cette calme gravité des gens qui regardent le soleil se lever avec la pulsation du jour suivant qui surgit. Qui surgit. Pas qui « commence » ou qui « vient », mais qui transperce, qui triomphe — c’est Apophis une fois de plus vaincu, en chacun. Il y ...