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Affichage des articles du mai, 2025

Celui qui...

Célébrant, des sommets, la profondeur du monde Il vînt à l'univers pensif et sans colère. Celui dont les rayons le monde recouvrèrent Se dissout — il devient la vibration de l'air.   Sous la tombe oubliée, en un silence austère  Il devient les récits qui la pensée fécondent ; Ainsi disséminé, quand son souvenir gronde, Il imprègne l'éther en l'infini du monde. À la croisée du sens, des songes, des mémoires, Où flétrissent les fleurs, où s'estompent les feux, Résiste un quelque chose qui le rappelle un peu   Mais au fond des palais plus personne ne peut Mettre un nom sur celui qui fut peut-être un dieu, Qui s'est transmis en tout et vit sans le savoir.    27 mai 2025.        

Addendum et même logique.

Je dois faire une espèce d'ajout à ce que j'écrivais hier car, en y repensant, j'ai peut-être mieux saisi la singularité dont je parlais. En termes merleau-pontyens, si ce n'est en termes blumenbergiens, j'ai de la pratique de la littérature une expérience interne , c'est-à-dire, en phénoménologie, une expérience du monde vivant de la pratique littéraire. Je n'ai pas commencé par avoir une expérience du monde vécu , c'est-à-dire du monde proto-théorique et théorétique de ce qui justifiait que j'écrive. Je n'ai pas abordé les rivages de la nécessité interne qui m'anime depuis la structure complexe d'une analyse scientifique, et je suis resté partie-prenante de cette nécessité. Aucun geste extérieur, retrospectif, ne venait nuancer la plénitude de mon engagement dans ce qui faisait le formel et le matériel de ma subjectivité — subjectivité qui n'était même pas, alors, une subjectivité de sujet mais celle d'un individu. Je n'en...

Voilà un texte dont je préserve la qualité de premier jet.

J'ignore, au fond, ce qui m'anime et tressaille en moi, de sorte que, quand bien même j'organise l’entièreté de mon existence autour des actes nécessaires à cette vigilance existentiale dont il semblerait de bon sens de penser qu'elle anime tout·e philosophe, je puisse être surpris quand il arrive, comme depuis la fin de l'après-midi, qu'une nervosité urticante m'anime et vient m'agacer par son entêtement à me piquer au visage. J'en deviens fermé à mes enfants, irascible, tendu, et même indisponible à toute forme de plaisir — et j'en viens à songer au jeûne quand je me disais que j'avais besoin de manger, ce soir. Le problème, lorsque l'on cherche les causes a posteriori de la manifestation de sa phénoménalité (ici l'agacement et le rejet de choses dont, ordinairement, je recherche la pratique), c'est que l'on entre instantanément dans un principe d'historicisation homogénéisante, sans aucune méthode. Dès lors en vient-on...

Deux mars 2025 - bribe.

Pendant ces quarante-huit heures où j'étais absent à moi-même (et, ce faisant, au monde), des couples ont vécu leurs premiers moments. Des choses merveilleuses ont ainsi éclos pendant que je délirais, hagard et tout à fait inconscient. D'ailleurs, c'est amusant de constater que mon cerveau, s'il a eu l'élégance d'attendre patiemment dans son coin, s'est réactivé aux premiers signes d'amélioration, de sorte que j'ai su que j'allais mieux parce que je commençais à me demander à quel point j'allais être en retard par rapport à mon planning de travail. Penser au contenu n'est pas encore possible, il manque bien trop d'énergie et de force et, une fois la tempête de la grippe passée, il reste le double-problème de la déshydratation et de la dénutrition. Le corps reste donc faible, au-delà de la période durant laquelle l'esprit consent à ne pas imposer sa marche forcée.