Pour le soleil des landes [30 septembre 2019].
Oh toi,
Qui as vu le soleil sur les landes
Arrête-toi
Et décris-moi.
J’ai descendu des falaises de marbre
Et les orages d’acier
Ont tonné par-delà les herbes hautes
J’ai descendu depuis loin
Pour contempler la mer se déchaîner
Mais je n’ai pas vu la blondeur
Du soleil sur les landes.
Solennelle contrée dont les craies sont célèbres
Comme des perles de dents
Qu’un sourire éclatant
Saisit sous le soleil des gros orages bleus,
Je t’aimais bien tu sais
Mais j’ai croisé la route qui a vu le soleil des landes
Et je veux y aller.
Oh toi,
Qui a couru pieds nus sous le soleil des landes
Aux broderies de pourpres qui croisent au matin
Le rose avec l’argent d’une lune tardive,
Et le sang qui s’épanche en lignes d’escalier
Comme une flaque
Paresseuse et lourde sur la ligne du monde,
Toi,
Dis-moi quel bruit font les blés sous le vent
Sous le soleil des landes quand il s’éteint,
Doucement,
Avant le chant des oiseaux colorés
Qui ne chantent qu’au soir des landes,
Oh toi, s’il-te-plaît,
Aux cheveux d’or des blés,
Solennelle contrée dont les fraises sont rouges,
Parle-moi s’il-te-plaît du soleil d’or des landes.
Je m’irais oublier la fin des songes
Où la lune tardive ne se lèvera plus ;
Et nous cultiverons, la mort, l’oubli et moi
Les figures des hommes que nous ne verrons plus.
Il me restera peut-être ce souvenir :
De toi, qui as vu le soleil sur la lande
Avant que l’on ne pende
Dans les cieux les étoiles.
Pierre-Adrien Marciset
Commentaires
Enregistrer un commentaire