La marée va et vient qui dit

Marée va et vient et dit :

« ô Sol-œil qui rêve, viens 
mais pas trop près car
je veux rêver aussi et ne pas
éblouir mes rêves »
Sol-œil (dieu) répond :


Sol-œil s’éteint —
la peau pierre en abîme
(abrasée par la glace brise est)
oubli et saoule, prit le sceau 

(sous le sceau)
Du Diable.

En sol-œil est
Crépusculaire qui ascend

(ascend sur le monde)
Sur l’or et l’horizon de sa
sous mission

(de Marée va, 

au rythme des couchers de lune)
— où marée va
mais ne p/v/eut le d/r/v/i/v/re.

Marée va
tout inonder
tout recouvrir
tout
tout embraser
tout rêver
tout imaginer
tout pénétrer

tout profaner

tout accorder
tout adorer
et sur tout
tout
fuir
tout

Sol-œil amer

Mêle l’alcoolique
Méle-l’ancolique
et la mer parfumée
d’amertume 

Aux souvenirs de ses en lacements

En cordages ;

Il mêle furieux
Les rages aux odeurs
Jaillissantes
Aux ondoiements lactés, comme des gerbes soleillées
Souilles sacrées

Qui touchent jusque’à son front

En pensant à ce qu’elles
s’écrasent sur les portes sacrées
De la bouche enfouie

Qui ne demande qu’a engloutir.


(pour peu que ce soit secret, derrière les fresques du quattrocento)



 

Au rythme des marées que le soleil oublie
Sous la courbe de chair à l’amante endormie,
La force de ses doigts, au soleil en furie

Sol-œil gronde et brûle
Où Marée s’en allant secrètement

jouit

Et gémit son titre

Qu’elle refuse de dire

Qu’elle ne peut que gémir —
Et souille les avant-bras veinés
De la main qui l’étrangle

(en secret en secret)
Et bat Marée
Heureuse — enfin — battue et bien.

Soumise (en secret en secret).


Au souffle puissant des remous
Sous l’onde endormie, à genoux
La force de sa main, au soleil qui boue

Marée
Lune au zénith
ô coruscante
Lune et mérite
Et marée s’en va,
toute inondée,
Abreuver sa soif au cou
Ensanglanté
de son dieu mourant
sous sa bouche
Goulue

Et ne rien délaisser
Sous la lune couchée
Même pas le plus petit
Scintillement

Le rythme des marées
va
ondulant
Lascif au zénith
Glacial à l’aurore
Anxieux toujours
sur tout
Ce qui ne scintille pas exactement
Du giclement de son dieu —
il (le rythme)
écume du nacré dans l’eau noire de ses nuits
Seul et Brûlant
Dan ses contours refusés ;
Anxiété, toujours.













 

 

 

À marée va
Venir
Réclamer
la main de son dieu
sur la gorge du monde
Fermera ses paupières closes
Prenant son souffle à la face étranglée du monde
Libérant tout et se donner à celle-ci, à
La poigne ferme et dure
Du dieu qui se trompait
En ne se dissimulant que par
trop
Par soin
Parce qu’elle le réclame
Pour ne pas avoir à le réclamer,
Lui.

Si sol-œil s’éclipse
Lune et Marée vont
Pleurer en silence,
Rageuse mais défoulant
Tout ce qui doit
Prendre cette forme

Si l’anse et pleurs de
Marée va
se taire et
s’enterrer
Loin, loin,
loin en elle
« Sol-œil, reviens », murmura-t-elle
Tandis qu’elle coure
De toute ses forces
Sous l’Éole des vents contre-erre-rances

L’opalescente lune
Cambrée
Et la face ombrée, secrète,
des parfums musqués
Des fruits juteux
S’oublie entre deux fuites
Qu’en frémissant elle enveloppe
de ses pieds cambrés
Pour mieux lui reconnaître
« Tout ce vous voulez, ô Sol-œil »
à Sol-œil qui la veut sur pliante
Et sous empirante
Les soupirs de la fée (et les cris de la nymphe)
à Sol-œil à qui elle
dit pour temps
« Tout l’inverse de ce que je vous-drais
Hurler »

« Déesse de pierre »
(ce qu’écrivait Baudelaire)
au marbre solitaire
marbre de lune, marbre de fer
parfums de chair humide
toute inondée
toute embrasée
Et pourtant refusant

De s’abandonner
Au rythme du ciel
Qui vibre dans le souterrain
De
La
Marée


(sécrétés secrètement)

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