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Affichage des articles du mars, 2024

Terminus a quo.

Dans les moments d’incertitude et d’inquiétude, où l’on tremble sur nos espérances, la pente est là qui nous guette et qui pourrait nous entraîner loin d’où nous ne nous verrions plus nous-mêmes. L’angoisse est alors comme un appel, une fuite en avant, elle agit comme la menace gravitationnelle qui nous jette dans la chute. Que fait-on — chute-t-on ? Comment se tenir hors d’une loi aussi fondamentalement propre à l’humanité — l’angoisse — ? cela revient à se demander s’il existe un moyen de se soustraire, justement, à la gravité. Quand la chute est imminente, puisque nous sommes soumis aux lois de la nature et, plus encore parmi celles-ci, aux quatre forces de l’univers : l’électromagnétisme, la gravité, l’interaction forte et l’interaction faible, sur le fil de la falaise alors que l’on va tomber — irrémédiablement, on sait que le gouffre nous a appelé, le vertige nous y précipite —, comment se retenir — et à quoi ? Que peut-on faire ? Pas grand chose. Je sais bien que je vais finir p...

Itinéraire éditorial et universitaire.

[english below] Résumé de mon parcours Après une licence de Lettres Modernes à l'Université Paris 7 Denis Diderot, j'ai poursuivi dans la même Université un Master Lettres, Arts et Pensée Contemporaine (LAPC), spécialisé en Recherche. J'ai d'abord écrit un mémoire de première année de littérature comparée sur les deux occurrences littéraires dites "modernes" du mythe de Faust, celui de Thomas Mann, Dokteur Faustus , et celui de Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite . Par la suite, mon mémoire de seconde année a porté en théorie littéraire française pure, sur l'ouvrage Maître Faust de Louis Calaferte lu avec Le Sang Violet de l'Améthyste du même auteur en toile de fond. Je publiai mon premier roman, le premier volume du Roman de Baudelaire , une pentalogie dont l'ensemble du canevas était préparé depuis la fin de ma licence de Lettres Modernes. À l'issue de ce parcours, j'ai passé et obtenu le CAPES de Lettres Modernes et j'ai fa...

En parlant de Heidegger

Et non pas avec Pour quelques semaines, je mets mes traductions des ouvrages de Blumenberg en pause — je dois finir Die ontologische Distanz , en priorité, ainsi que les Phänomelogische Schriften 1981-1988 , avant de reprendre celles des biographies par Goldstein et Zill — pour lire deux cours de Heidegger, deux cours précoces, l’un du semestre d’hiver 1920-1921 et probablement, je ne suis pas certain, le cours du semestre d’hiver précédent, c’est-à-dire au tout début de 1920. Il s’agit donc des cours Interprétations phénoménologiques en vue d’Aristote pour celui de 1921, et Ontologie, Herméneutique de la factivité . Gallimard les produit dans sa Bibliothèque de philosophie, s’étant même payé le luxe d’instituer une sorte de sous-collection, Œuvres de Martin Heidegger . La lecture de ces textes change tout — et dans ma conception de la philosophie — et dans ma réception de Heidegger. Quant à la première, je découvre que Heidegger constitue une croisée dans l’histoire de la philosophi...

À nos enfants.

Pourquoi est-ce qu’une chanson d’apparence aussi banale, de tournure aussi anodine que En l’an 2001 de Pierre Bachelet me terrasse à ce point, sans rien laisser de moi qui ne puisse tenir debout ? Il faut comprendre, j’ai deux fils, je pense que j’aurais reçu cela de la même façon avec deux filles, ce n’est pas une question de genre de l’enfant, c’est une question de responsabilité — écrasante — de l’adulte. Et de volonté de cet adulte d’assurer ce dont a besoin l’enfant, au travers de ce qu’exprime cette chanson — le surplomb sur l’univers dense du monde des évidences depuis le monde vécu. « Moi j'aurai les cheveux blancs, je serai vieux demain Quand t'auras tes vingt ans en l'an 2001 Petit bonhomme Tu viens d'éclore comme un ange humain Tout petit bout d'homme Qui tend la main pour faire ses premiers pas Petit bonhomme Traverser le salon C'est un peu comme atteindre l'horizon Petit bonhomme Faut jamais baisser les bras » Depuis qu’est né Mérovée, cette cha...

Rachel Corrie, assassinée à 23 ans il y a 21 ans.

Tous les enfants du monde vivent ensemble : leurs rêves sont les nôtres, nos rêves sont les leurs. Rachel Corrie, 10 ans.    Citoyenne américaine, tuée à 23 ans le 16 mars 2003 alors qu'elle défendait une maison. Écrasée par un buldozzer dans une colonie illégale en Palestine.