Réflexion·s sur l'émergence de l'autonomie du sujet et de la subjectivité, réflexion·s sur la notion de folie.



Il va sans dire que la question du sujet, avec celle de la subjectivité, est une préoccupation qui existe depuis toute la scolastique et naît sans doute dans la forme moderne qu'on lui connaît avec la figure de l'Idiot du Cusain (moitié du XVe siècle), puis se systématise dans le Discours de la Méthode et plus encore dans les Mediationes de Descartes, deux siècles plus tard. Il faudrait faire un examen bien plus minutieux de tout cela, et nous retrouverions de sérieuses traces du processus d'émancipation dans le mythe de Faust, dès le Volksbuch du début du XVIe siècle. Nous avons là XVe, XVIe et XVIIe siècles. Nous pourrions faire une étude chronologique du phénomène. Bref, ces remarques en formes d'introduction pour dire que ces réflexions un peu bâtardes qui viennent, et notamment sur les vertus du surréalisme, ne revendiquent pas une quelconque prétention académique ou scientifique. Ce n'est pas qu'elles ne soient pas sérieuses (je pourrais jouer à Nietzsche en parlant de quelques Considérations inactuelles), mais que je ne choisisse pas de les inscrire, en tout cas pas de prime abord, en tout cas, pas pour le moment, dans un cadre qui fût normatif. Je ne m'adresse pas à l'Académie, je médite dans mon fauteuil, avec vue sur une rue saisie par l'hiver canadien en cette semaine faite de jours consécutifs où les températures tournent autour de -20°C, et descendent parfois bien plus bas. Disons que je m'étonne simplement, à la lecture du deuxième volume de L'Histoire de la psychanalyse de Roudinesco, paru au Seuil en 1986, de certaines connexions qui se font dans ma pensée.


Il y a cent ans, dans la même époque du siècle précédent, les surréalistes ont participé à la matière séminale qui répandit la psychanalyse en France, et notamment dans leur confrontation-camaraderie avec le dadaïsme dont il se pourrait, si je comprends bien l'histoire qui m'est racontée, qu'elle — la séparation ou, disons même la rupture (quel mot terrible, si totalement définitif) — est dictée par le rapport de l'attitude esthétique par laquelle est perçue la psychanalyse. Elle est, ou aurait été, la psychanalyse pour les surréalistes, le matériel d'une ré-affirmation de la prévalence de la dignité de tout ce qui est irrationnel dans l'être humain, et aurait permis de faire un travail de déconstruction de ce réflexe du normatif, lequel allait presque accidentellement (ou pas), avec les ambitions de la science. Les surréalistes ont dramatisé une question que la psychanalyse ne posait pas dans la vraie vie des gens et se contentait de méditer dans les bibliothèques et les séminaires, ou dans les asiles. C'est-à-dire loin des gens ordinaires. La psychanalyse ne s'occupait pas des gens mais de cas. De « cas » scientifiques ou de problèmes académiques, sans intégrer le commun du monde des gens ordinaires, dans leurs qualités ordinaires avec leurs ambivalences et nuances ordinaires. Pour la science, qui n'excluait pas l'arbitraire de sa subjectivité n'était pas scientifique — et Bachelard ou Bergson en firent les frais (partiels), comme on le sait, et même, j'ai personnellement du mal à sauver les texte du premier. En un sens, même, le premier Heidegger adoptait le même genre de mise à distance (normal : il était jeune et fougueux, et son style, vraiment, c'était quelque chose quand il commentait la philosophie depuis une certaine littérarité poétique). Pourtant, même les scientifiques de cette science étaient eux-mêmes des gens ordinaires faits de nuances et de paradoxes apparents.

 

Les ambitions de la science sont vastes mais je veux réfléchir à la sacro-sainte objectivité qui agissait et agit longtemps, non sans critique, comme une espèce de programme théocryptique. « La vérité du monde nous sera révélée dans la science ! » Les énoncés scientifiques sont, par définition, des faits (et non des opinions), qui peuvent être prouvés et attaqués. Mais que seule la logique peut défaire, par un faisceau de faits contraires. Et c'est d'une optimisation de nos outils de compréhension et de représentation dont nous rapproche la science, non de la vérité. La vérité est la métaphore de notre dynamique à optimiser cette compréhension et cette représentation, et non le trône d'un Dieu caché.  Blumenberg avait prévu de faire paraître, dans les années 1970, un livre sur le sujet à propos de la phénoménologie husserlienne. Livre qu'il a laissé tomber et dont il a préféré intégrer, en les remaniant, certains des textes qui devaient le constituer dans les chapitres de la Lisibilité du Monde ; peut-être parce que Husserl n'était pas tant coupable qu'il l'aurait d'abord pensé ? Je l'ignore. Cette objectivité, saint des saints de la Modernité, c'est ce que les sciences se figuraient pouvoir atteindre par le rejet de l'individu et l'effort titanesque de la rationalité pure. Un tel rejet se fondait sur la curieuse idée selon laquelle il se pourrait qu'existe en l'être humain autre chose que de la raison — le contenant du Cogitatio de Descartes, par lequel nous nous posons comme sujets qui faisons face à un monde et dont nos pairs nous permettent de vérifier que nous en faisons une expérience transmissible (et donc réelle) dans les possibilités de l'intersubjectivité. La raison est partout en nous, et la « découverte » de l'inconscient par un Freud dérivant notamment de certaines idées de Brentano (le même maître que Husserl) aurait fait advenir la possibilité de découper la psyché humaine en deux. Quelle drôle d'idée. 


Je parlais de Nicolas de Cues et Descartes, mais plus significativement, la révolution copernicienne, dont Kant voulut qu'elle contamine la discipline philosophique, posait la question du sujet et de sa place dans le système de sa propre représentation. L'ambition finale de Kant n'était-elle pas de répondre à la question (vieillotte dans sa formulation) anthropologique « Qu'est-ce que l'Homme ? », dans les trois questions (que puis-je savoir ; que dois-je faire ; que m'est-il permis d'espérer) des trois Critiques kantiennes.  Il est d'ailleurs le premier à construire avec une telle méthode (le criticisme) l'idée d'un sujet transcendantal : ce sujet sans lequel le monde ne saurait être mais qui n'est pas au centre du monde. L'idée peut-être difficile à appréhender en se contentant de lire Kant est pourtant assez simple : le sujet transcendantal est le sujet sans lequel la possibilité du monde ne saurait être pensée. Cela tombe sous le sens, dira-t-on. Et c'est d'ailleurs une passerelle assez naturelle vers le sujet transcendantal de Husserl, qui est légèrement différente dans l'édifice de la phénoménologie. Le criticisme kantien examine les conditions formelles de la conscience humaine (Freud s'en souviendra), la phénoménologie en examine les conditions de matérialisation. Or, lorsqu'il propose au monde sa première Critique, Kant rencontre quelques problèmes — largement documentés dans le monde académique sous le titre de la Querelle de la chose en soi, à partir de l'ouvrage de l'un de ses premiers lecteurs, Jacobi, et de son livre sur Hume et la croyance. Tout cela semble bien fastidieux mais il s'agit de questions fort simples : peut-on atteindre ce qui pourrait être l'origine du phénoménal de tout objet ? Notre perception, qui nous fait interagir avec un monde de phénomènes, nous donne-t-elle accès, avec le recours de notre raison, à ce qui se cache derrière le phénomène ? En termes kantiens, c'est l'opposition phenomenon-noumenon, la différence entre l'objet pour moi (phénomène) et l'objet en soi, dont il est ou dont il serait question. Querelle qui fit couler beaucoup d'encre et jusqu'à Hegel au point de menacer le navire de la philosophie toute entier, plombé dans les lourdeurs d'une spéculation arbitraire et parfois mystificatrice. Le sujet philosophe d'alors était bien loin, malgré l'ambition déjà présente, de la capacité à la systématisation sur des supports solides qui ne menaçaient pas de se laisser engloutir dans les méandres de la subjectivité. On voyait d'ailleurs le soutien que ces générations de philosophes puisaient dans la méthode des mathématiques. Dès lors poésie et philosophie flirtaient-elles sans trop se soucier qu'on les regardât. 


C'est le si fameux « À la fin, tout devient poésie » de Novalis.


Maïmon, un exégète de Kant qui lui était contemporain, illuminé mais stupéfiant, a pourtant réglé la question dès la fin du XVIIIe siècle de cette affaire douteuse d'un être humain qui serait coupé en deux, avec la folie d'un côté et la rationalité d'un autre côté. Son texte (Essai sur la philosophie transcendantal) entre à l'intérieur même du foyer problématique de la Première Critique et y résout le problème central sans même penser aux obstacles qu'un Jacobi ne parvint pas à ne pas voir (j'épargne au lecteur la deuxième édition de la Première Critique, sortie en 87, la première était de 81, avec les quatre apories identifiées qui densifiait le caractère épineux du problème en un semi-renoncement de Kant sur sa première solution, que Maïmon défendra pour être la plus simple). Il le fit de façon parfaitement scientifique et difficilement poursuivable parfois, mais Hermann Cohen produisit, presque un siècle plus tard, une étude-réécriture qui aide à rendre le texte original de Maïmon accessible : L'étude de la méthode infinitésimale et son histoire. Un auteur comme Fichte s'inspira d'ailleurs beaucoup de Maïmon pour le fondement de son indépassable magnum opus, La Doctrine de la science et ne le cacha pas du tout, comme Cassirer en témoigne dans le troisième volume de son Problème de la connaissance dans la philosophie et la science des temps modernes. Les trois premiers principes de Fichte, en particulier, nous paraissent fonctionner à partir des solutions de Maïmon. Pour Maïmon (qui ne fut jamais satisfait de sa solution), l'imagination ne procède pas d'autre chose que la logique et n'est que sa variation quantitative. Imagination et logique causale sont faits d'une même qualité, elles sont les deux parties d'un même processus, mais qui fonctionnent à des vitesses d'exécution toutes différentes. C'est d'ailleurs ma spécialisation académique. Je fais l'inventaire de toute cette histoire dans mes Paradigmes pour une philosophie des imaginaires parus en 2023. Du reste, logique et imagination sont les deux courants d'un même flux et les deux courants s'enroulent l'un autour de l'autre pour façonner les chaînes de la pensée, de la science, de l'imaginaire, de la sexualité ; où parfois ils s'affrontent, où d'autres fois il se pénètrent mutuellement, où toujours ils ont besoin l'un de l'autre pour exister individuellement. En fait, il faut se demander, si l'on suit minutieusement ce qu'écrit Maïmon, si l'imagination et la logique déductive-causale ne sont pas exactement la même chose mais que l'on examine avec deux intentions différentes. Comme ce que l'on découvre du comportement des particules dans la mécanique quantique.


Dans un tel monde, il n'y a rien de tel que l'inconscient à « découvrir » sur le plan scientifique et il ne s'agit, pour le scientifique rationalisant, que de coller une étiquette, en utilisant sa propre salive bien satisfaite, sur un phénomène interne à la conscience qui n'avait pas vraiment besoin qu'on vienne l'intégrer dans la psychose maladive du XIXe siècle à tout vouloir normativer. L'idée même d'un inconscient interne à la raison et qui agirait comme son souterrain, invisible et insaisissable, est une aberration et le pur signe de l'ego patriarcal qui veut tout organiser et tout régenter. Les surréalistes avaient bien raison. Il ne s'agit pas de revendiquer l'irrationnel contre la médecine, il ne s'agit pas non plus d'une démarche politique anarchiste, non. Il s'agit simplement de remettre les choses à leurs places. Le normativisme (ou positivisme) est un besoin de contrôle de le phénoménalité interne à la raison, qui est, et a toujours été, une et une seule, et que Descartes examinait déjà comme contenu de l'activité du Cogito, c'est-à-dire le Cogitatio : le fait de l'activité de la raison. De là, les surréalistes veulent en fait libérer le sujet de toute catégorisation médicale et sociale, et rejettent, comme le fera Husserl dans son texte de 1935-1936, La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale (la Krisis), cette espèce de fantasmagorie auto-érotique des scientifiques : l'objectivité (ou noumène ou vérité ou essence, du monde). Ce rêve délirant n'est plus amusant quand il se met à régenter le monde des sciences et, ce faisant, discrimine la légalité des principes de réalité qui co-existent dans le monde. Tel principe — ou conception — de la réalité devenant de ce fait a-normal·e (wtf?), et, ainsi, ne doit-ils plus en exister qu'une seule. Tout cela explose depuis vingt ans grâce aux travaux de la psychologie, notamment anglo-saxonne, et c'est heureux. Cela explose aussi grâce à la phénoménologie, ses différents courants, et grâce aux rencontre entre les deux où les concepts de la mécanique quantique s'en mêla. Il ne faut sans doute pas s'étonner si le début du XXIe siècle fit une aussi bonne presse à la notion du multivers. Peut-être est là le sens d'une post-Modernité ?Comme l'écrit Michel Bitbol (Physique quantique, Le monde est-il extérieur ?, Mimesis, 2023), il ne faut pas confondre notre représentation et le réel ou, pour garder le même lexique, ne pas confondre les outils qui régissent notre principe de réalité avec la réalité. Ce sont des outils qui nous permettent de comprendre notre relation au monde, et non pas des outils qui contiennent la vérité sur le monde — c'est exactement l'opposition cotnre-intuitive qui sévissait déjà chez Kant entre phenomenon et noumenon. Si le premier est ce que nous percevons, et si le second est probablement nécessaire pour l'idée de notre raison, nous n'avons aucun moyen d'accéder au second. Nous devons supposer qu'il existe, mais il est inutile de chercher à le connaître en tant que nous ne sommes pas pourvus des capacités qui nous donnent accès à ce qu'il serait, s'il existait, et en tant que sa connaissance n'est pas nécessaire à notre existence. Il faut, en somme, adopter sur la question du noumenon (noumène en français) le point de vue agnostique, qui concerne ordinairement Dieu : (à prononcer avec l'accent anglais) je ne sais pas.


Il n'y a pas un principe de réalité qui serait validé sous la coupe de l'objectivité, digne relais de la force centripète du divin, où toute autre conception serait (en définitive) hérétique ou « pathologique ». C'est en fait le fantasme centralisant, qui repose sur l'idée que la vérité existe, c'est en fait le fantasme d'une version unique de la raison, qui serait la version « saine » quand toutes les autres seraient « malsaines » qui est complètement pathologique, normativiste et psychotique. Laissons les gens décider dans le respect de l'autonomie de leur volonté, laissons-les être des sujets libres. Celleux qui estiment avoir besoin d'aide pour marcher, donnons l'aide qu'iels demandent. Celleux qui s'en sortent très bien avec une psyché différente, qu'ils marchent vers où iels veulent tant qu'ils ne dérangent ou ne blessent personne — et ma posture n'a rien de nouveau, même si elle s'appuie sur la phénoménologie contemporaine, les surréalistes adoptaient déjà un tel parti, notamment sur celles dont on disait dans les asiles qu'elles étaient « hystériques », et avec lesquelles les médecins couchaient pour soigner leurs « pathologies », qu'elles aient quinze ou trente ans. Indépendamment du bénéfice personnel qu'ils en pouvaient retirer, et que je ne souhaite pas discuter ici, même s'il pose un problème déontologique, les médecins agissant ainsi ne s'extériorisaient pas de l'équation posé par le phénomène qu'ils observaient et qu'ils étudiaient. Ils n'étaient pas, comme sujets, extérieurs au problème scientifique qui se posait en face d'eux, où le corps d'une patiente, à leurs yeux de sujets parfaitement désirable, exprimait une internalité de la raison qui les fascinait et pouvait les obséder. On sait tous les cas communs de figure dans l'histoire de la psychanalyse, et l'érotisation de la dialectique thérapeutique est souvent un passage nécessaire pour la mise en acte du soin. Il faudrait aller plus loin.


Si nous envisageons, avec Blumenberg, que la conscience n'apparaît qu'à partir d'un trauma primordial, sur lequel les possibilités de son déploiement se lovent comme le fait un serpent, ou comme s'étend un labyrinthe, autour du cœur fondamental (nouménal) qu'elle, la conscience, ramifie à mesure qu'elle complexifie, projette et déploie les facultés de sa raison, imagination et logique, en édifiant une structure auto-narrative formidable, alors le pathologique est le sens même de la capacité à concevoir la réalité. Il faudrait même voir si la réalité n'est pas le plus terrible et fondamental des traumas auxquels la conscience doit survivre ce qu'écrit à demi-mots Blumenberg lorsqu'il écrit dans son Theorie der Lebenswelt que « la raison est la faculté de faire face à... et, en dernière instance : faire face... au monde. » Et chaque conscience s'édifie sur un réseau de compensations et de soins initié, insufflé (j'aime le terme anglais ignition, mais je pense aussi au turn on) par la nécessité qui apparaît dans la conscience qui gère les caractéristiques propres à son trauma primordial. Chaque conscience est donc toujours tournée vers et depuis un trauma, et ne saurait donc correspondre à un format qui puisse être objectif ou normatif. Ne pas être subjectif quand on est un individu, binaire, non-binaire ou pan, c'est s'aseptiser soi-même et viser une monstruosité, une amputation fondamentale qui ne peut promettre qu'un effondrement total de l'être-là, le Dasein. On ne cesse pas d'être subjectifs, mais on cesse alors d'être soi au nom de normes et de fantasmes d'objectivité, d'extériorisation qui appartiennent à l'ablation psychique. Nous errons désormais avec d'immenses morceaux de nous qui sont vides et sanguinolents et qui répandent auprès de nos proches un mucus toxique propre à les contaminer à leurs tours. Il faut accepter tous les sujets dans leurs singularités, dans le monde qu'ils projettent et nourrissent et dans la richesse dont ils, ces sujets, fertilisent les possibilités du monde commun. C'est pourquoi il n'existe plus dans la fiction un monde mais des univers et c'est pourquoi la fiction se jette dans la brèche ouverte de l'étude de potentialités de la co-existence de ces mondes, et c'est pourquoi il faut réflechir à la question de l'émancipation du sujet. On ne peut jamais rien faire en sciences si l'on refuse la part de notre singularité propre et si l'on cherche à éviter ce qu'il y a subjectif dans notre geste scientifique.


Il ne s'agit que d'idées jetées comme ça sur un blog, j'y reviendrai sans doute bientôt de façon plus académiques sous une autre forme et en répondant à un format plus normatif. Ironie du sort — mais j'assume pleinement de faire les deux. Et puis, peut-être que je n'y reviendrai jamais, après tout. À voir...









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