Ô Soleil de nos Noces de Corail.
« Le vent se lève mais il faut tenter de vivre »
L'élégance un peu superficielle des titres de ce que l'on met derrière « noces de » m'amuse toujours et j'ai la satisfaction sereine et aimante de pouvoir expérimenter, chaque année, le nouveau nom que le monde réserve à ce que nous célébrons. Cette année, il s'agira donc des noces de corail. La semaine qui précède aura été très mouvementée : la première semaine de reprise de Camille, satisfaisante quoiqu'épuisante, la rentrée de Mérovée, qui a suffit pour qu'il subisse déjà deux tentatives de racket par un élève qu'il fréquentait en CP et qui se retrouve (étonnamment) dans la même classe que lui cette année, et moi, à la maison, écrivant un article sur les trois que je dois avoir écrit pour début octobre de cette année. Le premier est presque terminé d'écrire, je dois encore reprendre, après une petite pause, la troisième partie, la conclusion, et l'homogénéité du corps démonstratif en m'obtenant une vue d'ensemble par une pause de vingt-quatre heures. Le titre de ce projet d'article ne me convient pas du tout, de sorte que je peux l'écrire ici car il sera changé avant que je ne le soumette à une revue (je pense savoir à laquelle je vais tenter de le proposer) :
Déterminabilité du concept de la vérité grâce au champ de la Métaphorologie
Vouloir penser ce qui ne peut être universellement pensé, avec Hans Blumenberg
Je ne vais pas me lancer dans une description du contenu de l'article puisque son contenu sera accessible si l'article est accepté. Mais cela m'a littéralement absorbé pendant cinq jours complets, à raison d'une demi-douzaine d'heures d'écriture par jour — m'autoriser à écrire plus est dangereux car, alors, je me mets à surcharger mes idées, à m'embrouiller dans l'organisation de la démonstration, à vouloir relire la seconde étape une fois que je sais où va la troisième, de sorte que je veux annoncer la troisième en lui coupant l'herbe sous le pied, abîmant l'effet démonstratif de la montée en puissance, sinon même en mentionnant une source dans l'introduction, source dont je préparais l'usage pour la deuxième ou la troisième partie — bref, un serpent qui se mange littéralement la queue mais dans une forme multiverselle, avec plusieurs rubans partant dans différentes directions simultanées qui, toutes, se recoupent et se dérangent pour la visée de la démonstration. J'ai déjà gâché des articles de cette façon, qui sont impossibles à reprendre tant ils cherchent à démontrer trop de choses à la fois, dans trop de domaines, et en se recoupant en des boucles infinies qui n'ont plus ni début, ni fin, et qui sont donc inintelligibles à qui n'est pas moi — autrement dit, des articles qui ne survivent pas à l'épreuve de l'altérité. Ils disent bel et bien des choses du point de vue de mon internalité pensive, mais ces choses ne sont pas communicables. C'est la métaphore du sac de nœuds.
Pour sa part, Camille prépare la recension du dernier livre de Renaud Barbaras pour Actu-Philosophia et c'est d'un grand soutien dans la traversée qu'elle opère aujourd'hui et qui lui permet de survivre à la contemplation d'un gouffre abject où prétendait se trouver, quelques semaines plus tôt, une des personnes qui jurait ses grands dieux d'aller sans hésiter au feu pour elle (ou pour nos enfants). Cette personne ne va pas au feu de ses propres angoisses et préfère la volubilité de ses discours à la réalité d'actes qui seraient certes moins grandioses mais qui auraient le mérite d'être tout de même rassurants. Nos enfants ne peuvent donc compter que sur nous. Aujourd'hui, nous allons découvrir la nouvelle maison, tout récemment achetée, de Aude et Antoine, Aude et Antoine que j'apprends à aimer beaucoup. Ce soir, nous revoyons le premier opus de Matrix, et la trilogie suivra naturellement. C'est le bon moment pour revivre certaines expériences esthétiques afin d'en faire la répétition de la traversée ontogénétique, symbolique ou factive.
Nous abordons ces noces de Corail avec l'imminence de notre statut de Résident Permanent du Canada, étape qui précède de peu (deux ans) toute possibilité de demande de citoyenneté. Il nous aura donc fallu un peu plus de six ans pour nous sentir adopté·e·s par ce pays d'accueil et le continent tout entier que nous visiterons aussitôt que faire se peut. Nous bouillonnons de mille projets et, dans les volutes de certaines désillusions, nous nous réjouissons de promettre nos enfants à des découvertes enivrantes, qu'il s'agisse de la traversée du Canada ou de la progression de nos trajectoires universitaires respectives. J'ai plusieurs articles en attente d'évaluation (trois), dont un dans une revue de premier plan, et je suis sur le point d'en finir un quatrième que je mettrai dans une autre fente de la machine. Les quelques très bonnes nouvelles éditoriales de Camille (Alkémie, sa contribution au collectif pour Brill, ses plans de direction de numéro de revue pour 2027) la motivent et l'aident à ne pas se dissoudre dans la quotidienneté de nos enfants et des cours qu'elle donne. Question charge mentale, je m'occupe de beaucoup des éléments du quotidien (linge, tout le ménage sauf les sanitaires, vaisselles, rangement régulier, chats), mais je suppose que je peux encore progresser — et je suis très vigilant.
La difficulté de ce type d'exercice — : depuis le promontoire d'une date anniversaire, célébrer ce qui est à venir et nous réjouir de ce qui est accompli — tient ici à ce qu'il s'agit, peu ou prou, de l'écrire depuis les décombres fumantes de ce qui a été, et de ce qui s'est mué en une figure affreuse qui fait mentir les émotions de Camille sur trente-cinq ans d'ajustement au monde. C'est un peu comme écrire que le soleil se lève depuis le matin par lequel j'apprends que mon père est mort. Nous venons de finir de revoir, pour la trentième fois, je dirais, la version longue du Seigneur des Anneaux (que nous ne pouvons voir qu'en français tant nous vivons le texte anglais comme moins épique que le texte anglais), et nombreuses sont les phrases qui intiment l'ordre de s'en tenir à l'espoir, envers et contre tout. La dimension matérielle du changement de monde est dérisoire, c'est toute la ramification des racines d'un équilibre psychique qui en ressort brutalement arrachée. Il nous faut donc, comme le dit Camille, la mine très sombre, tenter de vivre. Elle le dit en anglais, et elle l'installe plus sur le mode de Porco Rosso (« Let life be »), film qui lui rappelle Émilie et Cédric, qu'elle ne le rattache à la formule de Paul Valéry (« Le vent se lève mais il faut tenter de vivre ») qui, d'ailleurs, est le titre et le fil rouge d'un Miyazaki plus tardif.
Au fil de ces onze années de mariage, j'ai appris à aimer profondément Émilie et Cédric — non pas qu'il s'agisse de gens dont l'amabilité soit relative, tout au contraire. Émilie est la cousine maternelle de Camille, la fille de la sœur aînée de sa mère, et les deux mères sont métastasées par les névroses, de sorte qu'on frôle le psychotisme (même si je sais bien comme les deux pentes de caractérisation psychologique ne sont pas liées qualitativement, du moins pas dans la théorie freudienne). Émilie, donc, est une héroïne, une survivante, un météore qui a traversé toute la folie narcissique, caractérielle et physiquement maltraitante de sa mère. Et pendant des années et des années (une trentaine), tant que les trois sœurs de la génération de la mère de Camille régnaient politiquement sur le clan, dans l'ombre d'un frère qui allait mourir relativement tôt, la maltraitance d'Émilie était un tabou et une vérité intolérable qui n'avait pas le droit de cité. Émilie vieillissant, les choses ne purent demeurer dans les ombres et Camille se trouva naturellement très proche de sa cousine, encore plus qu'elle ne l'était déjà très spontanément. Cédric, le compagnon d'Émilie, est un homme dont j'admire profondément l'esprit et la netteté du raisonnement. Médecin, il a une faculté à faire le tri dans les paysages psychologiques pour en sortir les lignes de force essentielles, et ne pas s'égarer dans les méandres du bruit émotionnel qui peut parasiter la lecture des choses. Il protège sa compagne depuis de nombreuses années, à commencer de la protéger contre elle-même et contre la dépendance terrible qui la lie à sa mère, mère que l'âge n'arrange absolument pas et qui se calcifie sur sa propension à la détestation de tout ce qui ne flatte pas son ego ou ses récits mythomanes. On aura bien compris que, dans un tel paysage, je suis un élément détesté, de sorte que l'on a fait disparaître l'évocation même de mon existence — Camille est en train de découvrir, horrifiée, que ce qui a été mon sort dans cette famille est désormais le sien aussi. De dix ans plus âgé·e·s qu'elle, Émilie et Cédric ont initié Camille adolescente aux univers de Miyazaki, à la musique contemporaine (notamment Ayreon, mais pas que), aux sushis (l'une de ses addictions les plus douloureuses en regard de notre végétarisme) ; iels l'ont surtout initié au fait d'aspirer à vivre heureuse et sereine. D'ailleurs, lorsqu'elle arrive chez elleux, elle a instantanément faim. Signe que sa psyché se relâche et se considère en un havre de paix.
Cédric est d'ailleurs le parrain d'Aurélien.
Lorsque nous avons décidé de nous marier, nous avions évidemment, il y a un peu plus de onze ans, prévenu la mère de Camille qui s'y était opposé : il est inutile de se marier, contentez-vous de vous aimer. Bien entendu, nous nous étions obstiné·e·s dans notre décision (j'avais fait la « non-demande en mariage » à Camille, allongé·e·s dans l'herbe du jardin de mes grands-parents paternels, alors que ma grand-mère, à l'époque, montrait de sérieux signes d'une accélération de la pente de son Alzheimer). Camille en demi-rit encore aujourd'hui ; elle aurait aimé une véritable demande en mariage mais cela l'attendrit rétrospectivement car c'est bien nous. Nous nous disions qu'il serait bien qu'elle puisse garder quelque souvenir de ce moment (nous nous trompions, nous ne connaissions pas aussi bien que maintenant les ressorts de cette terrible dégénérescence qui accule mon père à la mort sept ans et demi plus tard) et nous savions que, tôt ou tard, nous allions nous marier. La mère de Camille a donc convoqué une espèce d'assemblée stupéfiante, et nous nous sommes trouvé·e·s, Camille et moi, en face de la mère de Camille et de ses deux sœurs qui avaient été invitées à nous malmener pour obtenir ce que la mère de Camille seule n'avait pas pu obtenir d'elle : faire annuler notre décision de nous marier. D'abord, Camille n'était pas l'aînée des trois cousines (id est: l'aînée des trois filles des trois sœurs, elle n'était que la troisième, après Claire et Émilie), et donc elle devait attendre ; ensuite, « on ne se marie pas comme ça dans cette famille » (id est: Camille et moi étions étudiant·e·s) ; enfin, et bis repetita : nul besoin de vous marier si vous vous aimez, cela suffit. Je ne comprenais pas alors ce qui se jouait déjà : en nous mariant, le matrimoine à venir de Camille seule allait devenir commun. Il n'était pas encore pensable pour elles que nous puissions avoir des enfants alors que, pour Camille comme pour moi, tous nos biens n'étaient jamais tournés que vers la transmission à nos enfants à venir (devenus depuis Mérovée et Aurélien), dans un monde où la guerre des classes devient sanglante et où les ultra-riches ont décidé d'exproprier le monde entier. Mais les boomeurses ne peuvent pas envisager ça, ce monde-là n'existe pas pour elleux puisqu'il n'est pas le leur. Le moment fût si détestable, si grossier, si vulgaire, des choses tellement intolérables furent dites, que je décidai de quitter cette parodie d'assemblée auto-constituée, abandonnant Camille à la folie furieuse de ce pathétique triumvirat des trois sorcières (je me demande en l'écrivant, onze ans plus tard, si Camille ne m'en veut pas un peu de m'être soustrait à cette parodie), et Camille m'a rejoint très peu après, blessée et atterrée. Nous nous sommes donc marié·e·s en acceptant d'inviter les familles, ce qui n'était pas du tout notre intention à l'origine. L'un des points de tout cela, que je ne comprenais pas à l'époque, c'est que nous voulions inviter juste nos parents, grands-parents restant·e·s, et nos ami·e·s intimes et que la mère de Camille refusait d'assister à un tel événement sans que ses sœurs ne puissent la soutenir (face, notamment, au père de Camille, qu'elle avait quitté x années plus tôt, probablement dans une explosion de colère).
Il y eut d'ailleurs un autre épisode trois ans plus tard, lorsque nous avions acheté un appartement à Marseille, en 2017. Nous avions sauté sur une occasion en or et avions pris la décision en moins de quinze jours et la mère de Camille était folle de rage de l'apprendre a posteriori, en même temps que tout le monde et après nos ami·e·s les plus intimes. Sa colère et sa rage s'étaient là encore déployées contre sa fille parce que nous avions osé prendre une telle décision sans lui en parler avant. Comme si cette personne avait eu un droit de regard sur nos décisions importantes. Comme Mérovée allait naître, les choses se sont très vite apaisées malgré le scandale de la naissance de Mérovée et de ses deux premières semaines que nous avons préféré passer chez Émilie et Cédric plutôt que chez elle, brouillant définitivement, aux yeux de la mère de Camille, toute possibilité de lien entre elle et Émilie (avant cela, nous parlant d'elle, elle disait « Mimi », l'appelant par son surnom affectueux, depuis lors, ce ne fut jamais rien d'autre qu'Émilie). Mais la colère explosive et destructrice, lui permettant de sortir des énoncés odieux qui, très vite, n'existent plus ou qui n'ont pas existé, ou qui sont normaux compte tenu de... (compte-tenu de n'importe quelle excuse dérisoire) a bien eu lieu et balafrait la relation entre Camille et sa mère. Voilà que les choses se répètent. Nous sommes huit ans après cet épisode de l'appartement (revendu depuis), onze ans plus tard de la première Assemblée grotesques et, si les outils ont changé puisque je refusais catégoriquement de recroiser l'une des deux sœurs de la mère de Camille (qui ont perdu le privilège d'être ses tantes), l'histoire s'est répétée fin juillet. C'est le père de Camille qui a été cette fois utilisé en fusible pour co-constituer avec elle l'Assemblée stupéfiante, insultante et maltraitante qui allait faire pression de tout son poids sur Camille. La propension à la colère et aux liens qui se brisent par caprices n'ont pas bougé d'un iota, tant et si bien que, devant les propos du père de Camille, dont elle, sa mère, jugeait qu'ils allaient trop loin (Camille explosant en disant qu'elle allait partir physiquement et qu'iels ne la reverraient plus jamais), elle, sa mère, a fui et s'est réfugié chez sa propre sœur, à vingt minutes de marche du lieu de la rencontre sanglante. L'objet ? Le projet qu'elle montait avec Camille depuis deux ans et demi, consistant à vendre son appartement de Marseille qu'elle dit détester, dont elle dit qu'elle le vit comme une prison, pour venir vivre à Montréal à côté de ses petits-enfants, et participer, pour les deux tiers du bénéfice de la vente, à une mise de fond pour un achat d'appartement à Montréal dont nous aurions, Camille et moi, payé l'hypothèque pendant vingt ans avec nos emplois (le nom du prêt immobilier au Canada).
Lorsqu'elle a passé cinq mois au Canada, avec nous, elle était heureuse et elle vivait directement au contact de nos enfants, sa colère perpétuelle l'avait quittée et son visage n'arborait plus la grimace contractée que je lui avait toujours connue. Elle ne voulait pas rentrer en France en avril et c'est nous qui l'en avons convaincue afin de pouvoir rentrer pour liquider l'appartement. Nous sommes arrivé·e·s en renfort en juin et l'appartement était effectivement vendu fin juillet. La réalisation de son fantasme l'a brutalement mise en face de ses responsabilités vis-à-vis d'un choix qu'elle n'avait, manifestement, pas encore véritablement fait. Et puis, je rappelle, sa fuite s'est faite chez sa sœur, qui ne nous a pas pardonné le conflit du mariage il y a onze ans et qui a un rapport à l'argent totalement pathologique, en plus de tout. La mère de Camille a donc brutalement sorti un carrousel d'excuses variables, mesquines et insultantes, sur fond de son absence de confiance en nous, de notre instabilité nouvelle (parce que Camille a osé s'opposer à sa mère et nommer le piétinement systématique de son consentement), du fait qu'on ne tient jamais nos promesses (des reproches parfaitement infondés : nous sommes civilement installé·e·s au Canada, nous sommes docteur·e·s en philosophie, enseignant·e·s, universitaires, nous sommes marié·e·s, avons deux enfants), qu'on va l'abandonner, la mettre à la rue une fois qu'on aura profité de deux tiers de son argent (la somme restante plus sa retraite lui permettraient de vivre extrêmement aisée au Canada pendant plus de quinze ans — elle an a déjà soixante-dix —, et nous nous sommes engagé·e·s à lui payer le loyer de tout logement au Canada). Bref, une crise d'angoisse carabinée sur fond de rage et de colère face à la perte de contrôle dont elle avait pourtant préparé minutieusement le plan avec sa fille pendant deux ans et en en parlant, heureuse, à ses petits-enfants qui riaient de joie à l'idée que Mamie puisse venir les chercher à l'école et les voir grandir. Elle a donc tout fait volé en éclats et affirme même refuser de vendre l'appartement, alors qu'un accord de vente à été conclu et accepté par les deux parties. Comme elle l'exige de sa fille, et comme elle le vit quotidiennement avec ses sœurs, le monde semble pour elle pouvoir et devoir plier à l'infini selon le caprice de ses discours, le monde légal y compris (un accord de vente est un engagement juridique très sérieux et l'acheteur, s'il se retourne contre elle, peut exiger que la vente soit forcée et/ou demander 5% à 10% du montant du prix convenu en dommages et intérêts). Camille est choquée, terrifiée de ce que ça dit du contenu psychique de ce qui remue au fond de sa mère, et je suis profondément peiné (comme l'est Camille aussi) par ce que ça dit de l'amour que sa mère pouvait avoir pour sa fille ou pour ses petits-enfants. Bien entendu, j'ai tout de suite réagi fermement et interdit dès le conflit, fin juillet, toute relation entre elle et mes enfants.
Je pense qu'elle ne réalise pas que, si elle ne revient pas sur l'essentiel de ses positions actuelles, non, elle ne reverra plus jamais ni Camille, ni Mérovée, ni Aurélien — ni moi, mais je pense que ce n'est pas important pour elle, malgré quinze années de relation. Je pense qu'elle n'y croit pas et qu'elle estime avoir une mainmise sur Camille très supérieure à ce qu'elle n'est véritablement — Camille ayant ostensiblement choisi de faire passer sa propre santé mentale avant la santé de son lien à une mère tyrannique, névrosée, caractérielle et, tristement, veille. Elle ne réalise pas la portée de la décision qu'elle prend aujourd'hui en considérant qu'elle a le temps, et l'ascendant qu'elle exerce sur Camille, pour elle. Je suis rassuré de pouvoir mettre mes enfants à l'abri de cette tradition familiale de la colère arbitraire et narcissique.
Nous purifions notre air et, donc, malgré la mort de tous les récits coralliens dans notre monde, ce monde qui n'existe pas pour la génération des boomeurses, et qui dépérit comme dépérissent les forêts de Fangorn, pour les mêmes raisons et en fonction du même diagnostic, nous abordons ces Noces de Corail depuis l'un de ces deuils qui, pour autant qu'il soit terrible à traverser, promet qu'un soleil définitivement plus pur se lève.
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