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Affichage des articles du octobre, 2025

Crocmoue Marciset, 17 avril 2013-15 octobre 2025.

Crocmoue s'est éteinte ce soir, sur les genoux de Camille.     Douze ans et demi, pratiquement. Vaincue par une maladie rénale. Nous avons cru deux mois durant et dur comme fer qu'il ne s'agissait « que » d'une dépression. Nous lui avons demandé de se battre, de nous laisser l'aider et elle a fait preuve de bravoure. Deux centres vétérinaires se sont succédés. Le deuxième centre est quand même bien plus sérieux et soigneux que le premier. Nous avons rendu les armes, parce qu'elle nous le demandait à la fin, vraiment. L'acharnement thérapeutique est une forme de maltraitance. Elle s'endort dans la main de Camille, dans un câlin. Elle ne se réveillera plus jamais. Je n'ai aucun mot et je dois assurer la soirée des enfants qui sont tristes mais qui débordent de vie et pour qui la mort est une abstraction. Quatre ans et demi après la mort de mon père. Elle a été notre compagne, la gardienne des enfants, leur totem, notre lare et amie, elle a...

Lettre à propos de la mort, qui se résoud en définitive dans une Lettre à propos du Vivre.

À et pour Nicolas ,  suite à nos conversations sur la terrasse de tes parents, cet été.  C'est ma réponse   (trop tardive, peut-être ).    Le lettre que j'aurais voulu t'écrire le 9 octobre 2025, pour les trois ans d'Aurélien qui est aussi une  «  Lettre à Aurélien  », le filleul de Laura.     -    « La vie m'est devenue un amer breuvage que je dois cependant absorber comme des gouttes, lentement, une à une, en comptant. »  « Nul ne revient de chez les morts. Nul n'est venu au monde sans pleurer ; nul ne vous demande quand vous voulez entrer, quand vous voulez sortir. »  « On dit : le temps passe, la vie est un torrent, etc. Je ne m'en aperçois pas : le temps reste immobile, et moi aussi. [...] » Søren Kierkegaard,  Diapsalmata , Œuvres Complètes, Orante, t. III, p. 25.       « Quand tout se remue également, rien ne se remue en apparence, comme en un vaisseau. Quand tous vont vers le débord...

Demain, Aurélien aura trois ans.

Les choses avancent à toute vitesse et contempler ce petit bonhomme agir, s'exprimer et marcher d'une façon qui m'évoque directement les similitudes  — mais aussi  —  et immédiatement  — les différences  — avec son frère aîné de telle sorte que je sois capable de m'en souvenir, de faire la comparaison et de m'attendrir des deux voies distinctes mais puisant leur modèle affectif et intellectuel dans la communauté de vie que nous forgeons quotidiennement avec Camille, est une bénédiction inouïe dont j'ai pleinement conscience. Aurélien bénéficie de parents plus détendus et plus attentifs à sa liberté que n'a pu en jouir son grand frère et nous tâchons de rattraper le tir pour Mérovée, autant que possible, dans le soin de plaies dont nous sommes partiellement responsables. Sans ces deux petits bonshommes, je serai sur une flottille en direction de Gaza. Il n'y a rien qui pourrait me donner du sens dans mon existence, et ces deux garçons-là me permettent d...