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Affichage des articles du août, 2025

Ô Soleil de nos Noces de Corail.

  « Le vent se lève mais il faut tenter de vivre  »     L'élégance un peu superficielle des titres de ce que l'on met derrière « noces de » m'amuse toujours et j'ai la satisfaction sereine et aimante de pouvoir expérimenter, chaque année, le nouveau nom que le monde réserve à ce que nous célébrons. Cette année, il s'agira donc des noces de  corail.  La semaine qui précède aura été très mouvementée : la première semaine de reprise de Camille, satisfaisante quoiqu'épuisante, la rentrée de Mérovée, qui a suffit pour qu'il subisse déjà deux tentatives de racket par un élève qu'il fréquentait en CP et qui se retrouve (étonnamment) dans la même classe que lui cette année, et moi, à la maison, écrivant un article sur les trois que je dois avoir écrit pour début octobre de cette année. Le premier est presque terminé d'écrire, je dois encore reprendre, après une petite pause, la troisième partie, la conclusion, et l'homogénéité du corps démonstratif en m...

Altercation du 25 août deux-mil-vingt-cinq.

Un événement, selon moi initialement dénué de la moindre importance, nous a frappé·e·s ce matin. Nous rentrions d'avoir emmené les enfants dans leurs écoles respectives et nous avions été acheter un produit anti-bactérien quelconque au magasin qui, durant notre absence, avait rouvert. Ses stocks de médicament avaient pris feu en mai ou juin d'il y a deux ans et, depuis lors, nous suivions sa réfection et la continuité de ses nouveaux aménagements, quelque peu impatient·e·s de pouvoir de nouveau nous y rendre dès les premières heures le matin jusqu'à vingt-deux heures le soir. Le trottoir côté magasin était fermé,  sauf pour les clients du café et les clients du magasin.  Je souligne ce qui est important pour la suite du problème dont je souhaite faire la relation aujourd'hui. Un travailleur de la construction, portant casque nommant la compagnie pour laquelle il travaille, gilet orange fluo et petit drapeau, était chargé de réguler la circulation du trottoir, afin de n...

Toute crinière autour de la cime du devenir.

  « Mais qu'on soit immobile ou en mouvement Une chose est sûre rien n'arrête le temps »   L'Horloge , Les Cow-boys Fringants     J'aurais très bien pu choisir de mettre cet article de blog sous la tutelle d'une autre citation, qui aurait été tirée d'un autre ouvrage d'Alexander Schnell, ouvrage qu'il a d'ailleurs dédié à ses parents, comme cet article de blog l'est thématiquement, pour les miens. Cet ouvrage s'intitule  Temps et phénomène, La phénoménologie husserlienne du temps (1893-1918) , paru il y a maintenant plus de vingt ans auprès d'une édition très académique. Si je ne l'ai pas fait, c'est parce que je choisis de passer ce geste sous l'ordinarité (j'y reviens en fin de cette méditation peu sérieuse) d'une réflexion toute quotidienne et sans profondeur. Je vais donc faire un rapide tour d'horizon de ce qui se trouve autour de moi, comme je pouvais, ou comme j'aurais pu, le faire depuis l'une des t...

« De retour à Montréal... » et présentification contre phantasmata.

Le retour à Montréal fut « sportif », tandis que nos enfants firent l'une de leurs plus épuisantes journées de leurs jeunes vies (tout au moins l'une des plus longues ), compte-tenu de la rallonge temporelle entre les deux fuseaux des deux points sur la ligne. Je leur ai montré, mobilité de l'aile à l'appui par les deux hublots que nous avions, comment fonctionnent les aérofreins, les aidant à dépasser leur frayeur face aux  « escaliers » des trous d'air lors de l'atterrissage, depuis 39.995 pieds jusqu'au sol.  Ce n'était pas le plus moelleux des atterrissages qu'il m'ait été donné de vivre. Pour une raison ou pour une autre, l'avion faisait des chutes tout au long de sa glissade le long du siphon d'air de sa descente. J'expliquais aux garçons, que j'aie ou non dépeint une  réalité importe peu : je les occupais en leur décrivant des images qui leur assurait une prise sur le phénomène qui les éprouvait — qui secouait surtout le g...

Huitième anniversaire de Mérovée.

Aujourd'hui, mon fils aîné, Mérovée, célèbre son huitième anniversaire.    Ses deux parents sont docteur·e·s en philosophie, enseignants en littérature et universitaires en philosophie et littérature. Il aura d'ici deux ans une double-citoyenneté.    Nous avons purifié son  cosmos  et nous prenons soin de lui,  dans la forme qu'il réclame  et non en celle que nous lui imposons.   Aujourd'hui, c'est le huitième anniversaire du premier de nos deux fils (et il n'y en aura pas de troisième).    Beaucoup de chemins est parcouru depuis qu'il est né.  

Ce qu'être adulte signifie

Lorsqu'on traverse une épreuve (et l'on peut indifféremment dire : lorsqu'une épreuve nous traverse ou, lorsqu'on doit passer au travers de la difficulté, quand cette traversée  est  la mise à l'épreuve), il faut tâcher de se rassembler sur soi afin de se souvenir de tout ce qui fait ce que nous sommes et de toutes les raisons pour lesquelles nous sommes convaincu·e de la justesse de cet être-là (ce ce que nous sommes et pouvons être encore ). Il faut, lors d'une énième rencontre douloureuse avec le champ des antagonismes de  ce que nous sommes , toujours se souvenir de nos réussites — ces choses-là que nous pouvons appeler des  achèvements  et qui parlent des perspectives de notre être vers l'horizon de notre devenir, en conformité avec ce qui nous emplit d'orgueil et de satisfaction, en conformité avec notre aptitude à nous réjouir et à conjurer nos angoisses fondamentales. Dès lors faut-il ne jamais vivre dans la  fuite  et toujours se confronter (a...

Éloge de la plurivalence (3).

« C'est la production même qui est le produit.  », Hermann Cohen.      La plurivalence de tout ce que je suis à — bientôt — trente-sept ans me permet d'embrasser la somme de mes masques et la somme de toutes les directions que j'ai prises dans le(s) parcours de mon existence. Il est possible d'écrire, à  — bientôt —  trente-sept ans, que l'on avance dans l'assomption de nos propres déterminations, de sorte que l'on commence à comprendre  qui nous sommes. Si je sais ce que je suis  cela signifie que je commence à savoir pour quelles rumeurs dans mes tréfonds est-ce que je vis  — et par cela signifie j'entends : je commence à être en mesure d'interpréter assez justement, eu égard à la récurrence des possibilités, le sens que je donne aux éléments hétérogènes en vue d'une homogénéité qui porte le sceau de mon identité. Nous ne sommes jamais des individus que par le produit, mesuré dans ses effets, d'une force centripète qui nous assigne à ce que...